Ce samedi 19 novembre, Bertrand et Sylvie ont animé une journée au centre spirituel Mont Thabor au parc Ducup de Perpignan. Le thème: la messe sur le monde, de Teilhard de Chardin, Foi, spiritualité et écologie.
Prière du matin
La prière du matin a permis d’écouter quelques lignes du texte majeur du jésuite prêtre en Chine:
LA MESSE SUR LE MONDE – (1923)
Puisqu’une fois encore, Seigneur, dans les steppes d’Asie, je n’ai ni pain, ni vin, ni autel, je m’élèverai par-dessus les symboles jusqu’à la pure majesté du Réel, et je vous offrirai, moi votre prêtre, sur l’autel de la Terre entière, le travail et la peine du Monde.
Le soleil vient d’illuminer, là-bas, la frange extrême du premier Orient. Une fois de plus, sous la nappe mouvante de ses feux, la surface vivante de la Terre s’éveille, frémit, et recommence son effrayant labeur. Je placerai sur ma patène, ô mon Dieu, la moisson attendue de ce nouvel effort. Je verserai dans mon calice la sève de tous les fruits qui seront aujourd’hui broyés.
Refrain: Que vive mon âme à te louer, Tu as posé une lampe, Une lumière sur ma route. Ta parole, Seigneur, ta parole, Seigneur.
Conférence à deux voix
La conférence du matin était à deux voix autour du thème de la mystique selon Teilhard.
Le père Bertrand Cormier a commencé par montrer combien la liturgie catholique signifie et manifeste un mystère au dimension du salut de toute la création. Écoutons le pape François:
« LS 84. Quand nous insistons pour dire que l’être humain est image de Dieu, cela ne doit pas nous porter à oublier que chaque créature a une fonction et qu’aucune n’est superflue. Tout l’univers matériel est un langage de l’amour de Dieu, de sa tendresse démesurée envers nous. »
Sylvie Challamel a éclairé les auditeurs sur la dimension universelle du salut qui concerne toutes les créatures.
Habiter le monde en mystique : avec Jésus, le Christ Cosmique, nous nous recevons en Frères et Sœurs comme Enfant de Dieu mais aussi comme Enfant de la Terre. Nous sommes tous de la terre !
Messe ‘Laudato si’
La messe dite « Laudato si » a mis en lumière ces deux dimensions: la participation de toutes les créatures à la célébration du mystère du salut de « la création tout entière » (Prière eucharistique IV).
De l’ombre à la lumière
L’après-midi était en quelque sorte consacrée à la mise en pratique, à l’engagement des participants. Ils étaient invités à écrire sur des feuilles jaunes et vertes le « cinquième évangile », celui que nos vies accueillent et composent en recevant à la fois le premier évangile – celui de la création – et les quatre évangiles du Nouveau Testament.
Les participants ont finalement recueilli en leurs mains une huile parfumée, onction sainte de l’amour divin au plus intime de leur corps et de leur cœur: «
« Je le vois maintenant…
Pour t’atteindre Matière, il faut que, partis d’un universel contact avec tout ce qui se meut ici-bas, nous sentions peu à peu
s’évanouir en nos mains les formes particulières de tout ce que nous tenons…
jusqu’à ce que nous demeurions aux prises avec la seule essence de toutes les consistances et de toutes les unions…
Il faut, si nous voulons t’avoir, que nous te sublimions dans la douleur après t’avoir voluptueusement saisie dans nos bras…
Tu règnes , Matière, dans les hauteurs sereines où s’imaginent t’éviter les Saints… » (Hymne à la matière, Teilhard de Chardin, août 1919)